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Publié par Lionel Goutelle

 (si l'on peut utiliser ces fables dans des publications militantes ou satiriques (journaux, tracts...), par contre leur exploitation éditoriale ou commerciale sans accord explicite avec l'auteur s'exposerait à des poursuites. En cas de litige, elles sont d'ailleurs protégées par "preuve jurdique".)

LA FONTAINE, CHRONIQUEUR CONTEMPORAIN HORS PAIR

1) Le F.M.I et les argentins.
2) Le contestataire devenu médiatique
3) Le Socialiste et les Ouvriers
4) L'Homme (occidental et bourgeois) et l'Atmosphère
5) L'impôt, poule aux oeufs d'or
6) L'Etat et l'Entreprise en faillite
7) Les Profs grévistes et les Politiciens libéraux
8) Le Producteur d'O.G.M et l'Europe
9) Le Pigiste intègre et le Patron de presse corrompu
10) Le petit bourgeois blessé par son indifférence sociale

 

1) LE F.M.I ET LES ARGENTINS

Chacun a son défaut, où toujours il revient:
Honte ni peur n'y remédie.
Sur ce propos, d'un conte il me souvient:
Je ne dis rien que je n'appuie
D'un exemple. Un suppôt du libéralisme
Altérait du monde le développement:
Telles gens n'ont pas fait la moitié de leur plan
Qu'ils refusent d'en voir les traumatismes.
Un jour, plein de la science dite "économie",
Celui-ci mis sur les genoux un pays.
Ses habitants l'enfermèrent dans un tombeau.
Là les justifications économiques
Cuvèrent à loisir. Après son repos,
Il y trouve des objets mortuaires typiques.
"Qu'est-ce? dit-il. Le monde du F.M.I est-il veuf?"
Là dessus, les argentins, en habits du diable,
Et contrefaisant sa voix probable,
Tiennent au prétendu mort leur habile bluff.
Le F.M.I ne doute alors en aucune manière
Qu'il ne soit citoyen d'enfer.
"Quelles personnes êtes-vous? dit-il à ces fantômes.
-Les révoltés du royaume
De la terre, reprirent-ils, et nous avertissons
De leur fin inéluctable les faux jetons.
Le F.M.I repart sans songer:
"Je n'ai point assez libéraliser?"

 (d'après "L'ivrogne et sa Femme, La Fontaine. Faut-il rappeller que L'Argentine était qualifiée de "meilleur élève" du F.M.I avant sa faillite)

 

2) Le contestataire devenu médiatique

Un contestataire voulant d'audience grande part,
Des "petites gens" snobant le voisinage,
Crut qu'il fallait s'aider de la peu du renard,
Et des médias devenir un grand personnage.
Il se déguise, des médias endosse le ton,
Fait de l'apparent audimat son obssession,
Sans oublier qu'ici, du public on s'amuse.
Pour pousser jusqu'au bout la ruse,
Il aurait volontiers écrit sur son chapeau:
"C'est moi qui passe le mieux sur les plateaux."
Sa personne étant ainsi faite,
Et l'audimat obsessionnellement en tête,
Notre sycophante approche doucement.
Le journaliste, aux puissants faisant ses courbettes
Dormait profondément.
Son patron aussi, comme son oreillette.
Le public dormait pareillement.
L'hypocrite les laissa faire;
Et pour pouvoir libérer les futurs affranchis
Il voulut ajouter les arguments aux habits,
Chose qu'il croyait nécessaire.
Mais celà gâta son affaire:
Il ne put des médias contrefaire la loi.
Ses arguments firent retentir les voix,
Et découvrirent de la censure tout le nerf.
Chacun se réveille à ce son,
Le public, l'annonceur, le patron.
Le pauvre contestataire, dans cet esclandre,
Empêché par son audimat obsession,
Ne put ni fuir ni se défendre.

Toujours par quelque endroit fourbes se laissent prendre.
Que le militant agisse en militant.
C'est de loin le plus pertinent.

(d'après "Le Loup devenu Berger", La Fontaine)

 

 3) Le Socialiste et les Ouvriers

Compère Socialiste se mit un jours en tête
D'appeller les ouvriers à vôter pour lui.
Le résultat fut minable et leur statut détruit.
Le galand, pour toute fête,
Leur offrit de petites "avancées sociales",
Mais accompagnées de telles restrictions
Et de tels reculs de leur condition,
Que l'affaire fut jugé par eux déloyale.
Le PNB finissait dans les mêmes assiettes,
Et les ouvriers n'en purent attraper miettes.
Pour se venger de cette tromperie,
A quelques temps de là, les ouvriers le prient.
"Volontiers, leur dit-il; car avec mes amis,
Je ne fais point cérémonie."
A l'heure dite, il courut au congrès
Des ouvriers, ses habituels alliés,
Loua très fort leur vôte anti-droite,
Crût sa réélection déjà dans la boîte.
Il salivait d'avance à l'idée
De cette réélection quasiment gagnée.
Or on s'abstint, pour l'embarasser,
Et du premier tour, il ne passa l'embouchure.
Ainsi les ouvriers lui firent payer
De sa trahison l'évidente démesure.
Il lui fallut à jeun retourner au logis,
Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris,
Serrant la queue, et portant bas l'oreille.

Trompeurs, c'est pour vous que j'écris:
Attendez vous à la pareille.

(d'après "Le Renard et la Cigogne", La Fontaine, en "hommage" à la campagne électorale du P.S en 2002 ou Jospin avait si peu prononcé le mot "d'ouvrier" et déclarait en public ne  plus se sentir "socialiste")

 

4) L'Homme (occidental et bourgeois) et l'atmosphère

L'homme, à la faveur d'une couche fort haute,
Et telle qu'on en voit en de certains climats,
S'étant mis à couvert et sauvé du trépas,
Le soleil pour ce coup, croyait ses rayons en faute:
Il les rappelle donc. L'homme, hors de danger,
Détruit sa bienfaitrice: imbécilité extrême!
Il s'assoiffe, se réchauffe, se fait brûlé.
Il vient mourir en ce lieu même.
"Je ne peux rien, dit-il, contre ce réchauffement.
C'est la nature". Il tombe en ce moment.
Les rayons en font curée: Il lui fut inutile
De jurer civisme à sa mort arrivée.

Vrai image de ceux qui profanent l'asile
Qui les a conservé.

(d'après "Le cerf et la Vigne", La Fontaine)

 

5) L'impôt, poule aux oeufs d'or

L'avarice perd tout en voulant tout gagner.
Je ne veux pour le témoigner
Que celui dont l'impôt, à ce que dit la fable,
Assurait un raisonnable niveau de vie.
Il crut que ne pas le payer serait rentable.
Dans le privé, il plaça ses économies.
Mais ainsi utilisées, elles ne produisaient rien.
Il s'était lui-même ôté le meilleur de son bien.
Belle leçon pour les gens chiches!
Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus,
Qui du soir au matin sont pauvres devenus,
Pour vouloir trop seuls être riches!

(D'après "La poule aux oeufs d'or", La Fontaine)

6)L'Etat et l'Entreprise en faillite

A.T.T.A.C nous conte qu'un Etat
Charitable autant que peu sage,
De sa santé faisant le constat
Et de l'économie le chiffrage,
Aperçut une entreprise en faillite,
Perclue de dettes et presque détruite,
N'ayant pas à vivre un quart d'heure.
L'Etat la prend et s'en fait le protecteur;
Et sans considérer quel sera le poids
Sur nos impôts de son action,
Il la recapitalise sans conditions,
Et la ressucite avec toute sa foi.
La fime engourdie sent à peine le chaud,
Que le M.E.D.E.F en veut la privatisation;
Menteur, il affirme meilleure sa gestion,
Puis publie nombre de raisonnements faux
Contre son bienfaiteur, son sauveur et son père.
"Bien sûr, dit l'Etat, reprenez l'affaire!
Elle est à vous!" A ces mots démagogiques
Il vous cède pour rien l'affaire publique;
Après en avoir socialiser les pertes,
Il en privatise les profits.
Ainsi les démagogues bandits
Rendent-ils la raison inerte.

Il est bon d'être charitable:
Mais envers qui? c'est le point.

Quand aux privatisations, il n'en est point
Qui, sans l'Etat, ne soient rentables.

(D'après "Le villageois et le serpent", La Fontaine)

 

7) Les Profs grêvistes et les Politiciens libéraux

Après deux mois de grêve déclarée,
Reculèrent enfin Raffarin et Ferry.
C'était apparemment le bien des deux partis;
Car si les libéraux voulaient tout privatiser,
De leur peau les profs s'étaient souvent fait maints habits.
Jamais de paix, ni pour les profs dans leur métier
Ni pour les libéraux et leurs idées.
Chacun de l'autre avait toujours l'appréhension.
La paix se conclut donc: on donne ds gages;
Ferry sa réforme; et les profs leur action.
L'échange semblait pour les profs assez sage
Etant fait dans des formes ordinaires,
Et réglé par les habituels commissaires.
Deux ans après, messieurs les libéraux
Enfin oubliés, mais toujours friands de tuerie,
Signent en douce l'A.G.C.S, une loi sans prix,
Qui, de la marchandisation, levait le véto.
Prompts, ils tuèrent les biens publics les plus atteints
dont ils organisaient depuis longtemps la fin.
Ils avaient averti les patrons secrètement.
En dix ans l'école publique ils défirent.
Les profs, qui, sur leur foi, reposaient sûrement,
Furent étranglés dans leur rêve en dormant:
Celà fut sitôt fait qu'à peine ils le sentirent.
Tout fut mis en morceaux; un seul n'en échappa.

Nous pouvons conclure de là
Qu'il faut faire aux méchants guerre continuelle.
La paix est fort bonne de soi;
J'en conviens; mais de quoi sert-elle
Avec des ennemis sans foi?

(D'après "Les Loups et les Brebis",La Fontaine. PS: l'AGCS est un accord qui a pour but dans sa forme la plus extrême- but à peine voilé- la marchandisation de tous les secteurs publics, hormis l'armée et la justice )

 

8)Le producteur d'O.G.M et l'Europe

Un producteur d'O.G.M voulant exporter
Mais ne sachant où planter fardeau si contesté
Fait si bien qu'à la fin l'Europe il convainc
De lui prêter de sa terre quelques lopins.
Au bout de quelques temps celle-ci revient.
Il lui demande encore une quinzaine,
Ses O.G.M ne se disséminant qu'à peine.
Pour faire court, il l'obtient.
Ce second terme échu, l'autre lui redemande
Des résultats de l'expérience des garanties.
Le producteur cette fois-ci montre les dents et dit:
"J'ai irrémédiablement contaminer vos landes
Et vous ne pouvez plus nous mettre dehors".
Partout ses plans d'O.G.M étaient déjà forts.

Ce qu'on donne aux méchants toujours on le regrette.
Pour tirer d'eux ce qu'on leur prête,
Il faut que l'on en vienne aux coups;
Il faut faucher les plans d'O.G.M et les abattre.
Laisser leur prendre un pied chez vous,
Ils en auront bientôt pris quatre.

(d'après "La Lice et sa Compagne, La Fontaine)

 

9) Le Pigiste intègre et le Patron de presse corrompu

 

Un Pigiste n'avait que les os et la peau
Tant les journalistes faisaient bonne garde.
Il rencontra leur Patron,aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
L'attaquer, démontrer sa malhonnêteté,
Le Pigiste l'eut fait volontiers;
Mais il fallait livrer bataille,
Et l'homme avait partout des hommes de pailles,
Et pouvait gagner, même si malhonnêtement.
Le Pigiste l'aborde donc humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son influence qu'il admire.
"Il ne tiendra qu'à vous beau sire,
D'être aussi connu que moi, lui dit notre chrétien.
Quittez votre honnêteté, vous ferez bien:
Vos pareils y sont misérables,
Chômeurs méconnus, pauvres diables
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi? rien d'assuré; point de franc métier,
Tout à la pointe d'un C.D.D.
Suivez moi: vous aurez un bien meilleur destin".
Le Pigiste reprit: "que me faudra-t-il faire?
-Presque rien, dit-il: discréditer les révoltés
Qui n'acceptent pas les inégalités,
Flatter ceux du logis, à son maître complaire:
Moyennant quoi votre salaires
Sera bénéficiaire de toutes les façons,
Repas en ville et stocks options
Sans parler de votre nouveau carner d'adresses."
Le pigiste, éblouï, se laisse aller
A imaginer d'unetelle vie l'ivresse.
Chemin faisant, il vit le col de l'envié
Qu'est-ce là? lui dit-il.-Rien- Quoi? rien?
-Peu de choses.
-Mais encor?- Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
-Lié? dit le pigiste: vous n'écrivez donc pas
Ce que vous voullez?- Pas toujours; mais qu'importe?
Il importe si bien, que de vos nocifs contrats
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrait pas même à ce prix un trésor."
Le pigiste s'enfuit, mais il galère encor.

(D'après Le Loup et le Chien, La Fontaine.En hommage à Pierre Carle et tant d'autres....)

 

1O) Le petit Bourgeois blessé par son Indifférence sociale

Gravement blessé par un jeune sans avenir,
Un petit Bourgeois déplorait son devenir,
Et disait, en souffrant un surcroit de douleur:
"Faut-il contribuer à son propre malheur!
Cruelle Indifférence sociale
C'est toi qui a fabriqué ce jeune loup fatal.

Mais ne vous moquez point, militants sans pitié:
Souvent il vous arrive un sort comme le nôtre.
De la violence sociale vous pouvez écoppé
Le délinquant ne vous discernant pas des autres".

(D'après "L'Oiseau blessé d'une Flêche", La Fontaine)




 

 

 

 

 

 

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